[Illustration : Anonyme, vers 1816. Caricatures parisiennes : la course des montagnes russes à Paris. Musée Carnavalet Histoire de Paris, Collections en ligne Paris Musées]
26 avril – 24 mai – 20 juin.
Commissariat : Vanessa Ferey
La documentation des collections, ses images, comptent parmi les actifs numériques les plus importants du secteur des musées en termes d’impartialité, en plus de l’accès offert aux expositions ainsi qu’aux programmes éducatifs. Mais les musées disposent d’actifs immatériels de taille, notamment leur réputation, leur portée et ainsi que leurs réseaux d’influence. Ses atouts, associés à une utilisation « décomplexée » de leurs collections, peuvent contribuer à la création de richesses individuelles et communautaires de manière à corriger les inégalités historiques, économiques, territoriales. Dans ce spectacle médiatique en perpétuelle adaptation au musée, quel rôle attribuer à la collection afin de prendre en compte les sociétés et leur diversité?
Le cycle de Rencontres muséo se découpe en trois rencontres le 26 avril, 24 mai et 20 juin accessibles en ligne ou en présentiel, sur inscription.
Première rencontre : Discours autour des objets et vulgarisation au sein des musées de sciences et de société
26 avril 2022 – 18h-20h
En ligne (lien communiqué sur inscription) & en présentiel – Musée de Bretagne (10 Cr des Alliés, 35000 Rennes)
De société, de sciences ou encore de techniques, l’objet matériel au musée est devenu au fil du temps un véritable un moyen de communication. Or, certaines collections possèdent un langage à part entière qui les rend plus complexes à traduire. Leur vulgarisation peut exiger la prise en compte de préconisations muséographiques précises, qu’il s’agisse de dimension singulière, d’articulation surprenante, de monstration construite selon une éthique individualisée, etc.
La traduction de la collection au musée est donc l’un de ses enjeux les plus urgents en termes de représentations de nos réalités au musée. Traduire, plutôt qu’écrire. Écouter, pour mieux transmettre. De nouvelles déontologies profitent ainsi à l’exposition de pluralités dont les attributs se pérennisent à la fois dans nos cultures, mais aussi dans la Nature. Si le musée peut être définit comme une école, un lieu d’apprentissage qui nous lie les uns aux autres, la collection est sans doute l’un de ses outils les plus adéquats. Modulable, adaptable, elle forme la trame discursive à la fois d’un lieu de traditions orales pour les professionnels qui l’anime, mais aussi de contemplations silencieuses pour ses utilisateurs. Mais alors, comment maintenir l’action de la collection dans toutes les dimensions qui s’offrent au musée d’aujourd’hui ? De quelle manière peut-on faire valoir la réciprocité de ses usages afin de s’adapter toujours et encore plus à une actualité sévère, face à laquelle la communauté muséale appelle à l’intelligence collective, afin de faire fis d’une réalité internationale exigeante, voire cruelle envers l’exercice du musée en société.
Dans ce premier échange du cycle de rencontres autour du thème de la collection indisciplinée, notre quatuor d’invités nous fera entendre des problématiques de vulgarisation émergentes au musée du XXIe siècle. Objets connus, aux patrimoines parfois méconnus, de nouvelles voix s’élèvent dans le traitement de la collection, afin que d’autres voies soient tracées pour leur exposition, en accord avec les préoccupations scientifiques actuelles de nos sociétés.
Intervenant.e.s
18h – 19h : temps introductif
- Yves Bergeron, Professeur titulaire à l’UQAM, Titulaire de la Chaire sur la gouvernance des musées et le droit de la culture
- Céline Chanas, Conservateur en chef du patrimoine, directrice du musée de Bretagne, Rennes métropole, Présidente de la Fédération des écomusées et musées de société
- Boris Wastiau, Conservateur du patrimoine, Directeur de l’Alimentarium
19h-19h20 : temps technique
- Marion Ploquin, chargée d’exposition pour l’Écomusée de la Bintinais à Rennes Métropole

Deuxième rencontre : Données et documentations des collections, usages et enjeux de recherche et de médiation
24 mai 2022 – 18h-20h
En ligne (lien communiqué sur inscription) & en présentiel – Université de Bretagne Occidentale (Site de l’Université Bretagne Occidentale, site de Brest-centre, 20, rue Duquesne)
L’accessibilité de la collection du musée se développe à toutes les étapes du processus de muséalisation des objets qui la composent, de leur collecte à leur exposition. L’entrée au musée de nouvelles matérialités est donc synonyme d’introduction de nouvelles significations. Les savoirs et les connaissances issus des objets de collection formulent les traces authentiques de notre existence, humaine, sociétale, communautaire. Face à l’émancipation de la médiation numérique, quelles sont les nouvelles voix qui s’élèvent au coeur de la normalisation de la matérialité de la collection. Comment les professionnels de la culture s’adaptent-ils aux utilisations de la collection dans l’espace et le temps d’un “musée” en pleine redéfinition ? Les codes changent, les interprétations vacillent, et avec eux, les langages de la collection se réinvente.
Dans cette deuxième séance, nous explorerons la “grammaire” de la collection à partir de situations pour lesquelles leurs normes ont évoluées. Le corps des professionnels des musées façonne l’opérativité symbolique de l’objet au musée que le chercheur retrouve et transpose dans ses discours scientifiques, que le public réinvente et emporte dans ses déambulations. La description intelligente de l’artefact implique des choix techniques, sémantiques, qui se répercutent sur sa valorisation en bout de chaîne opératoire. Les possibilités d’interprétation de la collection cataloguée peuvent donc être élargies, mais aussi réduites, selon le phrasé de l’expôt.
Quatre professionnels poseront leurs regards sur la production et la diffusion des savoirs au musée derrière l’expérience vécue de la collection. Leurs gestes, leurs analyses, mais aussi leurs projections seront ici offerts afin de débattre des interprétations qui se succèdent mais qui ne tiennent pas toujours leur promesse d’impartialité au musée, pour le plus grand plaisir de leurs visiteurs.

Intervenant.e.s
18h – 18h40 : Temps introductif à deux voix
- Philippe Bardel, Conservateur en charge du pôle scientifique de l’Écomusée de la Bintinais
- Sophie Lessard, Directrice du Musée des Beaux-Arts de Brest
18h40-19h20 : temps professionnel
- Édith Joseph, Attachée de conservation, chargée de projet d’exposition pour EPCC Chemins du patrimoine en Finistère.
- Khan Rooney, Intendant au Château Ramezay et conservateur d’armes historiques au Musée de Black Watch (RHR) du Canada
Troisième rencontre : Les musées et la patrimonialisation du contemporain
20 juin 2022 – 18h-20h
En ligne (lien communiqué sur inscription)
L’évolution des processus et des supports patrimonialisation participent de la présence de la collection du musée dans nos sociétés. La collecte de l’hyper-contemporain confirme les besoins de l’individu à vivre le musée au présent, dans l’urgence du débat. Les sciences dures refont surface et l’étude de leurs patrimoines matériels et immatériels engage les professionnels du musée à faire le pari d’une conscience partagée entre les savoirs d’hier et d’aujourd’hui.
Intervenant.e.s
18h-18h40 : temps introductif à deux voix
- Jennifer Carter, Professeure en Nouvelles muséologies, patrimoines immatériels et objets culturels au Département d’histoire de l’art, à l’Université du Québec à Montréal
- Élisabeth Renault, Conservatrice du patrimoine, Directrice du musée d’art et d’histoire, Bretagne musées – réseau des musées bretons
18h40-19h : temps technique
- Brigitte Nicolas, Conservatrice en chef du patrimoine, Directrice du musée de la Compagnie des Indes, Port-Louis
- Christophe Gottini, taxidermiste et restaurateur, Muséum national d’Histoire naturelle
