Frédéric Reichhart, Maître de conférence à l’INSHEA, Directeur du Master et conseiller en accessibilité.
[Illustration: Anonyme, Une visite au musée des familles. Maison de Balzac. Collections en ligne Paris Musées]
Cette intervention a eu lieu dans l’axe 1 Des musées à l’écoute de leurs visiteurs ? Inclusion et participation citoyenne du colloque « Musée pour tous, musée pour chacun : comment penser des politiques de publics inclusives », qui s’est tenu le 5 juin 2019 à la Maison de la Recherche de l’Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3, organisé par l’association Mêtis en collaboration avec Tactile Studio.
Frédéric Reichhart propose dans son intervention de revenir précisément sur les fondements conceptuels de la pensée contemporaine du handicap, et de les mettre ensuite en lien avec les réalités concrètes de la mise en accessibilité des équipements culturels. Il met notamment l’accent sur le rôle de l’environnement dans la construction des situations de handicap. Il aborde ainsi des thématiques et problématiques de terrain, tout en les questionnant au regard de concepts permettant de penser l’expérience du visiteur en situation de handicap. Il aborde également la notion de « conception universelle » en soulignant l’intérêt de mettre en place des éléments relevant du confort d’usage. Il pointe l’importance de la « chaîne de mouvements »,ou « chaîne de l’accessibilité », dont la continuité doit être assurée afin de garantir une expérience satisfaisante au visiteur en situation de handicap. L’accessibilité passe alors par la suppression des éventuelles interruptions de cette chaîne au cours de 4 étapes, que Frédéric Reichhart exprime avec l’acronyme « APCU » pour :
- Atteindre «la circulation, les routes».
- Pénétrer, entrer dans le bâtiment
- Circuler : à l’intérieur des bâtiments, s’orienter, se promener.
- Utiliser : les ressources qui utilisent des activités.
Il note ensuite que cette accessibilité des espaces, même si elle est optimale, n’est pas suffisante. La diffusion de l’information la concernant est primordiale : les personnes en situation de handicap ignorent bien souvent les démarches de mise en accessibilité initiées par les établissements culturels, et continuent de penser que ces derniers leur restent inaccessibles. Pour cela, la diffusion de l’information doit se faire par de nombreux canaux et notamment via les brochures et autres sources d’information destinées au grand public. La multiplication des applications type « I wheel share » ou « j’accède » témoignent de ce besoin de voir l’information circuler.
Frédéric Reichhart rappelle la définition de l’accessibilité telle qu’elle apparaît dans la loi (loi de 2005), mais ajoute que selon lui, l’accessibilité doit être pensée en tant que processus permettant à chacun d’accéder à un lieu et à ses activités, sans obstacles et sans interruption d’accès.