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« Géométries Sud, du Mexique à la Terre de Feu » : exposition à la Fondation Cartier.

Fabry, Olivier

[Image : Luiz Zerbini, A Primeira Missa, 2014 Acrylique sur toile 200 x 300 cm Collection Luis Zerbini . Luiz Zerbini. Photo Jaime Acioli.]

Cet automne, la Fondation Cartier pour l’art contemporain met la culture latino-américaine à l’honneur avec l’exposition Géométries Sud, du Mexique à la Terre de Feu.

Dans « Géométries Sud », on retrouve la géométrie : une variété de formes, carrés, cercles, triangles, lignes qui s’emboîtent et se désemboîtent. On retrouve aussi le Sud, ici, le sud de l’Amérique, du Mexique à la Terre de Feu, un territoire présenté comme le terreau fertile de l’abstraction géométrique, que ce soit dans l’art précolombien, dans l’avant-garde européenne ou dans les cultures autochtones locales. Ainsi, l’exposition « Géométries Sud, du Mexique à la Terre de Feu », dévoile les liens entre tradition et modernité dans l’art « géométrique » latino-américain.

Le ton est déjà posé à l’extérieur de la Fondation Cartier, par la fresque de l’artiste vénézuélien Flix. Le visiteur est ainsi accueilli par les triangles orangés et les bleus vibrants « graffés » sur le mur de l’École Spéciale d’architecture juste en face de la Fondation. L’exposition commence alors au-delà des murs de la fondation, comme une introduction ou une invitation à entrer.

Une fois traversées les portes de la grande façade vitrée, on se retrouve entre deux sections du rez-de-chaussée, deux pans de l’exposition qui entrent en dialogue. À droite, est présentée une salle de bal de l’architecte bolivien Freddy Mamani, où l’œuvre devient aussi cadre de l’exposition et salle de projection. L’architecte tire ses inspirations des cultures précolombiennes et plus précisément de la culture aymara dont il est originaire. Il crée alors des structures géométriques et colorées qui contrastent avec les structures en briques rougeâtres de l’Altiplano en Bolivie. Mamani crée une nouvelle architecture en s’appropriant la culture ancestrale, traditionnelle de la ville.

Freddy Mamani, Salle de Bal, Photo ©Fondation Cartier pour l’art contemporain.

À gauche, on peut voir les 22 sculptures de Gego, une artiste vénézuélienne d’origine allemande.

Solano Benìtez et Gloria Cabral, sans nom, Photo ©Fondation Cartier pour l’art contemporain.

Ce sont des sculptures dont les triangles métalliques, interconnectés et suspendus, composent des formes organiques : arbres, cascades, pluie. Elles donnent de la transparence aux formes géométriques qui leur confèrent un aspect moderne.

GEGO-Esfera 2 Gego : Gego, Esfera N°2, 1976, Acier, 103 × 103 cm, Collection Mercantil, Caracas © Fundación Gego / Adagp, Paris, 2018. Photo © Walter Otto

Toujours à gauche, la structure de briques en château de cartes de Solano Benìtez et Gloria Cabral se donne à voir. Cette structure tire son inspiration dans la géométrie certes latino-américaine, mais aussi la géométrie en général. C’est ainsi que les œuvres du rez-de-chaussée contrastent entre elles avec la tradition à droite et la modernité à gauche. Non seulement elles contrastent, mais elles entrent en dialogue, s’entre-influencent et illustrent ainsi le propos de l’exposition.

Ce propos est étayé au sous-sol : pour y accéder, le visiteur doit prendre l’escalier, accompagné par une autre fresque de Flix. Il se retrouve donc au sous-sol entouré de 220 œuvres : installations, tableaux, photos, objets d’art ou cérémoniels, sculptures, etc. Il se promène entre divers médiums d’art autochtone, populaire, moderne ou contemporain. Le visiteur est alors plongé dans l’utilisation de la géométrie dans les rituels et habitudes des différentes communautés autochtones latino-américaines. Il voit ainsi les sources d’inspirations des artistes sud-américains, mais aussi de l’avant-garde européenne. La fondation montre alors que les produits de ces inspirations inspirent à nouveau les artistes latino-américains. Créant alors un dialogue vivant entre tradition, modernisme et avant-garde.

Sous-sol : Photo ©Fondation Cartier pour l’art contemporain

En somme, une exposition que l’on prend plaisir à parcourir, et où l’on découvre un panorama de formes et de couleurs de la culture latino-américaine, tout en découvrant un curieux dialogue qui s’instaure entre Modernité et tradition. J’ai réellement l’impression de m’être promené entre les œuvres, les territoires, les périodes mis sur un pied d’égalité, de m’être donc promené à travers les Géométries Sud, du Mexique à la Terre de Feu.

Pour en savoir plus :

Le site internet de l’exposition

La programmation des soirées nomades et des activités autour de cette exposition

Pour voir un peu plus du travail de Gego, le site internet du MoMA

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