[Image. Ernest Ary Renan, Etude de main gauche, 19e siècle. Musée de la Vie Romantique. Collections en ligne de Paris Musées]
Visiteur-acteur et pratique de visite participative
Au Manoir de Kernault (Finistère), l’approche du visiteur est avant tout participative, explique Alice Piquet. Le visiteur y est acteur, appréhendé de manière physique et psychique au cours des multiples expositions déployées au Manoir, telles que “Faites votre bal” ou encore “Même pas peur ! Voyage dans d’autres mondes”. La visite d’une exposition au Manoir, élaborée en tant que pratique active, est donc conçue comme une expérience associant le mouvement, l’interaction et la réflexion. Les expériences corporelles, dont la conception est toujours motivée par des objectifs, permettent d’augmenter l’immersion du visiteur : une posture physique inconfortable peut, par exemple, accentuer une expérience émotionnelle.
Une visite participative au Manoir de Kernault © CDP29
Cette mobilisation du visiteur, de ses sens et de son corps, passe également par une gestion précise du rythme de visite, entre temps actifs et temps contemplatifs. Le surinvestissement corporel pouvant parfois desservir, en le brouillant, le discours de l’exposition. Alice Piquet rappelle par exemple que des temps de pause sont nécessaires aux usagers afin de leur permettre d’intégrer l’expérience dans la durée. De plus, la participation active du visiteur ne doit pas se faire au détriment de son confort : assises confortables, luminosité optimale, textes lisibles par tous, sont autant d’éléments qui permettent d’accroître la qualité de visite d’une exposition. Retrouver le power point de la présentation ici : Présentation_APiquet_06102020.pptx
De l’accessibilité au confort d’usage : placer l’usager au centre des réflexions
L’idée de confort d’usage est au cœur de l’intervention d’Elise Bellec. Rappelant la définition de ce dernier – Limiter les situations de gênes, les positions et mouvements désagréables – elle invite à adopter une approche ontologique de l’usager culturel à l’aune de ses capacités (sensorielles, cognitives et motrices) et du concept d’intelligences multiples. Cette approche globale se traduit, au sein d’une structure, par le déploiement de dispositifs qui répondent, par exemple, aux besoins de chacun tout en augmentant le confort de tous.
Son intervention se concentre également sur la place générale que peut avoir l’usager au sein d’une structure culturelle. Ici, l’approche participative défendue est celle d’une conception commune avec les usagers des dispositifs, des parcours d’exposition qui leur sont destinés. En d’autres termes “concevoir avec et non plus seulement pour” les publics.Cette approche globale du visiteur dans le secteur culturel est – entre autres – la conséquence d’un certain nombre de dynamiques sociétales (hypermodernité, corps surnuméraire, etc.) et d’approches muséales (caring museum, musée thérapeutique, etc.) qui se mêlent tout en se distinguant par leurs applications concrètes. Retrouver le power point de la présentation ici : Présentation_EBellec_06102020.pdf